J'AI MURMURE A L'OREILLE D'UN CHEVAL
... qui ne m'a pas écouté, le bourrin !!!
Espèce de sac à viande, t'as eu une sacrée veine que ton acte héroïque de résistance n'ait été fomenté après et non pas avant la sortie du "Faut-il manger des animaux ?" de Jonathan Safran Foer.
Sinon je t'aurais bouffé tout cru et j'aurais fait des cure-dents de tes crins de crétin pour plusieurs générations de dentitions sujettes aux bourrages alimentaires.
Pourquoi tant de violence verbale à deux balles au bout de mes doigts, tu te demandes.
Tout ça parce que j'ai murmuré à l'oreille d'un cheval sourd ... qui forcément ne m'a pas entendue.
Les collègues non plus, n'ont pas entendu l'explication auditive évidente de mon zéro leadership sur ce bourrin.
Regarde, la cata :
C'était un stage de horse-coaching pour Worldcompany.
Faut dire que je me marre bien dans ce boulot quand je teste des nouveaux trucs censés développer les managers (et pis aussi quand j'organise des séminaires au bord de la mer).
Dans ce coaching, on t'explique qu'il faut parler avec ses tripes à l'animal aux yeux humides pour qu'il t'identifie comme étant Le Chef à grandes plumes qui sauvera sa peau en cas d'attaque sioux.
Alors, la bestiole te suit à la mort, à la vie et c'est pareil pour ton équipe.
Chez Worldcompany, tu dois être leader ou mourir. Ainsi soit-il.
Donc, j'ai très vite mobilisé les réminiscences de westerns enfouies dans ma mémoire de poulpe de 16 ans (quand je matais la télé en me goinfrant de chips, ah...), plus le sourire de Robert Redford, plus quelques flashs de Brokeback Mountain que j'avais revu récemment.
J'ai montré la voie en pointant mon doigt (l'animal était fort sourd, je le répète).
Je lui ai confié qu'on avait beaucoup à s'apprendre mutuellement, que j'avais une super recette de picotin d'avoine à échanger contre l'adresse de son tailleur, une robe aussi belle ça fait rêver.
Je lui ai fait un "air kiss", genre on va s'aimer.
J'ai donné des coups de longe en fouettant les airs auxquels il a répondu par une pause en gros plan Q. Effet Brokeback Moutain à n'en pas douter, quels fessiers !
Comme tu l'a vu, je n'ai ménagé ni mes efforts, ni ma monture.
Cet animal m'a beaucoup émue. Ses réactions m'ont interrogée sur ma personnalité, ce cheval hypersensible est un miroir.
Ce fut une belle expérience qui confirme qu'il n'y a pas de mauvais chevaux mais plutôt des mauvais cavaliers.
Messieurs Les Chefs à Plume, prenez-en de la graine d'avoine, j'en ai quelques tonnes à livrer !
Regarde comme on était heureux à la fin du film coaching :
Hiiiiiiiiii !